Alice Planche, De quelques couleurs de robe (le cheval au moyen âge), Le Cheval dans le monde médiéval, Senefiance, 32, Aix-en-Provence, CUERMA, 1992 : p. 403 - 414
Les Bestiaires ne traitent que l'onagre et le centaure ou sagittaire. Pour la couleur des chevaux, le lexique est limité. La monture blanche, parfois annonciatrice de mort, marque le plus souvent l'élégance (Flori de Gerbert de Metz) ou la force (Blanchenue dans le roman de Thèbes). Grisart, Grisel sont des montures bourgeoises (Espinette amoureuse, de Froissart); Ferrant couleur de fer apparaît dans Fierabras, Thèbes, Rou, Erec, Huon de Bordeaux, le roman d'Alexandre; Baïart dans Renaut de Montauban; Saur (ou: Sor) s'applique à des chevaux plus solaires que lunaires (Roland), de même Morel (More, Moriel, Morelet) dans le Roman de la dame à la licorne;le noir est souvent marqué d'un signe l'élection (Broiefort dans la Chevalerie Ogier de Danemark) ou de malédiction (dans l'Yvain de Chrétien et le Tristan de Béroul).Baucent est difficile à expliquer, il peut avoir le sens du moderne balzan. Vair évoque une robe splendide (dans le Vair palefroi) et est considéré comme supérieur au baucent (Erec). Il existe des robes bariolées et artificielles: Tholomé et Bucéphale chez Alexandre de Paris. Dans les Faits des Romains, le cheval de César a quatre oreilles: la couleur s'accompagne parfois d'anomalies. reproduit dans : Alice Planche, Des plantes, des bêtes et des couleurs, Orléans, 1998 (Medievalia, 23), p. 183-194.