Jacqueline Cerquiglini, Des emplois seconds de la rime et du rythme dans la poésie française des XIV' et XV' siècles, 1991 : p. 21 - 31
On peut se demander avec le pseudo-Aristote et le pseudo-Hippocrate pourquoi les mélancoliques sont bègues et pourquoi ils sont poètes ? Passe en revue Jean Molinet, le miracle dela Nonain a cui Nostre Dame abreja ses salus, Isidore de Séville, Thomas Sébillet, les Leys d'amor, le Fauvel de Chaillou de Pestain, Christine de Pizan (Mutacion de Fortune,Epistre a Eustace Mourel et Cent Balades d'Amant et de Dame et le Duc des vrais amans et le Debat des deux amans), Richard de Fournival, Guillaume de Machaut (Jugement du roy de Behaingne et Voir Dit), Jean de Meun (Rose), Eustache Deschamps. La rime brisée témoigne d'un jeu et d'une réflexion sur l'ambiguïté. (...) Elle fait passer des messages au niveau d'une infra-conscience. (...) La rime brisée nous dit que le langage est blessé, toujours, qu'il est fragile. (...) Il s'introduit en lui une distance, imperceptible, qui fait hésiter la voix et le sens. Hoquet de la surprise, de la rencontre.