Commentaire sur l'œuvre |
La pièce reprend deux motifs qui connaissent une vogue particulière dans la poésie de cour des années 1530 : il s’agit d’une part de la tradition des définitions d’amour (« Qu’est-ce qu’amour ? ») à laquelle sacrifient des poètes importants, tels que Mellin de Saint-Gelais, Victor Brodeau, Clément Marot ou Thomas Sébillet par exemple. D’autre part, elle actualise un dispositif allégorique associant Amour et Mort qui s'inscrit dans une tradition dont Solange Fouilleul et Marie-Dominique Leclerc (« Quelques éditions illustrant le thème l’Amour et la Mort » (La Nouvelle Revue des Livres Anciens, n° 3, 2010, p. 43-59), nous apprennent qu'elle remonte à Serafino Ciminelli dall'Aquila, poète italien du XVe siècle, traduit en français par Jean Lemaire de Belges (Cupido et Atropos, premier conte). Peu avant l'époque où Marguerite de Navarre compose vraisemblablement ce dizain, Alciat fait paraître pour la première fois son Emblematum liber dans lequel figure la pièce intitulée « De morte et Amore » (éd. princeps 1531, 1534 pour la première édition française). Le même intertexte, exploité différemment, se trouve également chez Mellin de Saint-Gelais, dans le dizain « Pres du cercueil », ou encore chez Habert « Combat de Cupido et de la mort » (1542), par exemple. |