Commentaire sur l'œuvre |
L'attribution de la chanson à Mellin de Saint-Gelais est faite par Sébillet, Art poétique, II, 6, 1548.
La pièce est bâtie sur une alternance de quatrains adressés par un homme à une dame (strophes impaires) et de quatrains responsifs (strophes paires). La dernière strophe, à valeur conclusive, est assumée par la voix masculine - qui est donc doublement prédominante : elle commence et finit la chanson d'une part, chante deux strophes à la fin d'autre part. Mais cette dernière strophe n'est plus adressée à la dame : elle parle d'elle en 3e personne.
Cette variation semble troubler certains imprimeurs ultérieurs : certains suppriment cette dernière strophe, d'autres (par ex. Rigaud - Saugrain) l'attribuent à la voix féminine, contre le sens du texte. Dans les manuscrits, le texte est soumis à plus de transformations encore (ajout et retrait de strophes, modification de la structure et de l'ordre) qui témoignent sans doute d'une diffusion orale de la chanson.
Se trouve également dans plusieurs recueils de chansons sans musique, par exemple (titres abrégés) :
- Recueil de plusieurs chansons, Lyon, Rigaud / Saugrain, 1557, p. 143
- Recueil de toutes sortes de chansons nouvelles, Paris, Vve Buffet, 1557, f. 82 r°
- Recueil de plusieurs chansons nouvelles, Lyon, ?, 1571, p. 80 [RPCN71]
- Walcourt, 1576, f. 4 r°
Foxwell, dans son étude sur Wyatt rapproche le poème "It burneth yet alas my hert's desire" et cette chanson de Saint-Gelais. Elle souligne les liens que l'un et l'autre texte entretiennent avec La Belle dame sans mercy de Chartier (voir bibliographie). |