JEAN R SCHEIDEGGER, De l'empreinte au livre. Evolution sémantique du terme branche, Atti del V Colloquio della International Beast Epic, Fable and Fabliau Society (Torino-St Vincent, 5-9 settembre 1983), a cura di A. VITALE-BROVARONE e G. MOMBELLO, Alessandria, Edizioni dell'Orso, 1987 : p. 1 - 13
Commentaire : Le mot latin branca, terme rare et tardif (IVe s.) signifie empreinte de patte d'un animal. Ce terme subsiste au Moyen Age, en latin et dans certaines langues romanes, en botanique et vénerie. Au mystère de l'origine du terme latin, s'ajoute celui de son évolution sémantique puisqu'à sa première occurrence française vers 980, branche signifie partie d'un arbre, rameau. Branca, en latin médiéval, prendra cette acception certainement par emprunt au vulgaire. Comparaison avec l'évolution sémantique de brachium qui métaphoriquement peut désigner les rameaux d'un arbre. Mais branche va subir un second transfert métaphorique, pour désigner une partie d'un récit, d'une oeuvre littéraire. Première occurrence : dans le Roman de renart. Ce transfert dénote un emprunt à la littérature didactique et morale où l'arbre des vertus et des vices est une image structurante fréquente. Même chose avec l'image des branches du savoir qui apparaît dans une oeuvre du carolingien Théodulf. On peut donc comprendre le glissement opéré entre un vice comme branche, à un passage du texte décrivant ce vice (5 vices, 5 chapitres...). C.R. : CIGADA (Sergio). Studi Francesi, 1989, t. 98, p. 370, Evolution du mot, du latin tardif branca (empreinte d'animal) au sens, déjà en latin, de patte d'animal, du latin brancare au français brancher. Réapparition du terme au Xe siècle avec le sens de rameau ou partie d'arbre, jusqu'au sens de partie d'un récit, d'une oeuvre littéraire.;Mots-clés :Renart (roman de)//Champ semantique branche//Congrès turin 1983//