EVELYNE BERRIOT-SALVADORE, Un corps, un destin. La femme dans la médecine de la Renaissance, Paris, Honoré Champion, 1993
Il s'agit moins de chercher un reflet documentaire de la condition féminine au XVIe s. que de s'interroger sur un projet idéologique qui s'élabore, en harmonie ou en disssonance, avec d'autres discours normatifs: celui des jurisconsultes, celui des théologiens, celui des éducateurs. Multiplication des traités de gynécologie-obstétrique dans la 2e moitié du XVIe s. Chez Mondeville (comme déjà chez Galien, Albucasis ou Râsî), le mâle apparaît nettement comme le prototype du genre humain. Après la femme tronquée (Aristote, Galien), au XVIe s., le discours médical instaure et valide un autre symbole, celui de la femme-utérus. Les problèmes posés par le mariage (différence des âges, adultère, condition sociale, santé) et la procréation, son but premier: le mariage ne peut être un choix individuel, mais apparaît au contraire comme un événement familial et social. Dissolution du mariage. Rôle de la femme dans la génération: la plupart des traités parus entre 1550 et 1575 définissent la génération comme le mélange actif de 3 éléments, sperme, semence féminine, sang menstruel. La grossesse et l'art de choisir le sexe de l'embryon. les cas d'avortement et d'infanticide ne sont pas rares: moyens de se libérer d'une fonction naturelle contraignante ou d'effacer la preuve d'une liaison adultère (pour l'aristocratie et la haute bourgeoisie), signes de désespoir (pour les pauvresses et les prostituées). Accouchement: la prévision de sa date, ses complications (remèdes pour faciliter l'accouchement), la césarienne sur parturiente vivante, les relevailles. Soins du nouveau-né: le maillotage, le discours médical qui plaide en faveur de l'allaitement maternel (trop abandonné selon tous les témoignages). L'attitude de ces premiers obstétriciens que sont Rodion, Paré ou Guillemeau, pleins de commisération pour la dure condition d'épouse et de mère, vient nuancer l'hallucinant discours sur l'avidité et la perversion féminines. Au XVIe s, la fonction maternelle acquiert (...) une valeur éducative irremplaçable. En appendice: analyse du Régime des dames (fr 1327), des Secrets des dames (fr 631, fr 2027, fr 19994) et des 2 traités de TROTULA: De passionibus mulierum et De ornatu mulierum (lat 7056).Mots-clés :Aldebrandin de sienne: Régime du corps//Evangiles des quenouilles//Albert le grand//Secrets des dames//Arnaud de villeneuve//Trotula: De ornatu milierum//Trotula: De passionibus mulierum//De passionibus mulierum: Trotula//De ornatu mulierum: Trotula//Thème mariage//Thème femme//Thème mère/enfant//Recette cosmetique//Médecine gynécologie//Médecine gynécologie obstétrique//Thème sage-femme//*paris bn fr 1327//*paris bn fr 19994//*paris bn fr 631//*paris bn fr 2027//*paris bn lat 7056//Recette cosmetique//