Commentaire sur l'œuvre |
Chanson grivoise en forme d'énigme adressée à des dames. Ce qu'il leur faut reconnaître - et qui est l'objet de la description énigmatique - c'est un pénis.
L'incipit de la chanson est cité au chapitre 14 (« Des Poetes Francoys ») de la Mitistoire de Guillaume Des Autels (Lyon, Jean Dieppi, 1574). Dans le texte gaillard et satirique de Des Autels (qui a peut-être connu une publication dès la fin des années 1540, si l'on en croit M. Young, ou au début des années 1550, selon J.-Ch. Monferran), c'est un personnage "conduisant Urania par dessoubz les bras" qui prononce la question-refrain de la chanson. Comme Jacques Peletier du Mans publie chez Jean de Tournes en 1555 /L'Amour des amours. Vers liriques/ qui contient un long poème intitulé "L'Uranie", Young et Renner ont proposé de reconnaître Peletier sous les traits de ce personnage. Jean-Charles Monferran, pour sa part, envisage plutôt qu'il puisse représenter Pontus de Tyard (voir « Chez les putains du Mont Fourchu : le Parnasse de Gaudichon Des Autels » dans La Muse s'amuse, Genève, 2016, p. 296, note 40).
Les données dont nous disposons sont encore trop fragiles et ténues pour permettre une identification certaine, mais on peut toutefois supposer (sans pouvoir pour autant l'affirmer) que l'incipit de la chanson pourrait jouer lui aussi un rôle identificateur du personnage pour des contemporains lyonnais qui en connaîtraient l'auteur. |