Annie Combes, Sens et abolition de la violence dans l'Atre périlleux, La violence dans le monde médiéval, Senefiance, 36, Aix-en-Provence, CUERMA, 1994 : p. 149 - 164
Les récits d'affrontement relèvent-ils du pur ornement, et donc d'un goût mondain plutôt que littéraire ? L'Atre périlleux met en scène des formes variées de brutalité, mais c'est pour les faire fonctionner comme monnaies d'échange au sein d'un système de valeurs qui se définit et se construit à mesure que progresse l'histoire. 13 scènes de joute à un contre un, un seul affrontement collectif. L'Atre périlleux produit une abolition de l'effet de violence d'autant plus remarquable que ce roman contient quelques pages particulièrement macabres. Cette abolition est d'abord dueau jeu de variation de l'écriture (...) qui détermine le motif de la joute. Elle est renforcée par la posture traditionnelle d'un narrateur qui s'interdit toute fantaisie expressive. s'agissant de la violence représentée, l'abolition découle du transfert symbolique qui convertit l'agressivité en courtoisie et supprime le meurtre par la résurrection. Au niveau (...) de la violence perçue par le lecteur, une neutralisation se produit grâce au jeu d'échos et de correspondances qui en découle, créant des rimes sémantiques par lesquelles s'organise le récit.Mots-clés :Theme violence//Atre perilleux//Thème agressivité//Thème courtoisie//Thème héros//Thème duel judiciaire//Personnage gauvain//Theme chevalier errant//Theme joute//Theme amour courtois//