Marie-Françoise Notz, La vue et la voix: l'ombre du prince au miroir du texte dans les deux Voyages de Jean Marot, 1994 : p. 123 - 133
L'importance reconnue de ce non-vu, qui reste potentiellement visible par un autre, est un des traits qui nous semblent caractériser la manière de Jean Marot. Il se distingue en cela du chroniqueur, de l'indiciaire, qui définissent le champ du reste à voir en exigeant du lecteur qu'il adopte le point de vue du narrateur informé. Il répudie aussi la rhétorique traditionnelle de l'éloge, déterminant ce qui est digne d'être vu par le fait que le dire s'y ajoute sans s'y ajuster, traduisant ainsi le caractèreextraordinaire de ce qui s'offre à voir.Figurant dans les Voyages qu'elle trasnpose le déplacement qui lui est essentiel, la rhétorique de Jean Marot s'avère réaliste en ce qu'elle est art de la ruse et du détour.