Christine Ferlampin-Acher, Epreuves, pièges et plaies dans Artus de Bretagne : le sourire du clerc et la violence du chevalier, La violence dans le monde médiéval, Senefiance, 36, Aix-en-Provence, CUERMA, 1994 : p. 201 - 218
Dans Artus de Bretagne (roman en prose du début du XIVe siècle), les épreuves merveilleuses sont les plus violentes dans la mesure où la disproportion entre les forces du héros et celles de ses opposants est extrême. Elles sont au nombre de quatre et structurent le roman. La première et la dernière sont des mises à l'épreuve du héros par Proserpine (...) (pour tester sa vaillance et mettre à l'essai sa constance amoureuse); dans l'intervalle s'inserrent deux épreuves merveilleuses mettant en scène des forces maléfiques. La violence humaine - toujours masculine - n'a que deux causes: le désir démesuré et discourtois d'un homme pour une femme ou ses biens, et la solidarité lignagère. Une différence importante existe entre les deux types d'épisodes (violence merveilleuse, violence humaine) dans la mesure où la violence merveilleuse est traitée avec sérieux, les seuls commentaires prononcés étant des déplorations, tandis que les épisodes humains sont souvent comiques (la cuisine joyeuse, la moustache rasée, les coups horrifiques, les vengeances hyperboliques, le déguisement en païen). La violence humaine peut être désamorcée par le rire; mais les tournois ne parviennent pas à canaliser la violence. Opposition entre Estene (clerc amoureux et souriant, chevalier guérisseur) et Artus (le guerrier qui met les corps en pièces avec violence).Mots-clés :Theme violence//Theme épreuve//Theme piège//Petit artus de bretagne//Thème agressivité//Personnage estene//Theme dérision//Theme barbe//Thème déguisement//Theme monstre//Theme enchanteur//Thème guerrier//Thème héros//Theme cuisine//Theme amour courtois//Theme humour//