Le De ortu et tempore Antichristi, composé par Adso (+ 992) à la demande de la reine Gerberge, qui épousa en 939 Louis IV d'Outremer et mourut en 969, reste conservé dans 171 manuscrits, en majorité français et allemands. Il a inspiré notamment un poème français sur l'Antéchrist en 1217 octosyllabes organisés en distiques (ms. unique: Paris, Arsenal, 3645, copié à Vérone en 1251 ou d'après un modèle transcrit à Vérone en 1251), qui contient aux v. 242-806 une version des Quinze signes de la fin du monde et aux v. 807-880 un Débat de l'âme et du corps avant le récit du Jugement dernier (v. 881-1214). Les 241 premiers vers du poème français, qui relatent les vicissitudes de l'Antéchrist, sont tirés directement ou indirectement, mais sans servilité, d'Adso. L'auteur suggère de comparer le traité d'Adso et ce poème franco-italien, particulièrement en ce qui concerne la prophétie de la Sibylle Tiburtine, puis il étudie les rapports entre l'oeuvre d'Adso et un autre texte provenant d'Italie du Nord, le poème italien en décasyllabes et alexandrins, appelé Istoria et attribué à tort dans le manuscrit (Berlin, Staatsbibl., Hamilton 390) à Uguccione de Lodi.Un parallèle entre les v. 1277-1348 de l'Istoria et 6 passages d'Adso amène à conclure que l'auteur anonyme lombard de l'Istoria se revèle plus que désinvolte à l'égard de son modèle latin. Mots-clés : Litt didactique morale//Thème fin des temps//Personnage sybille//Thème prophétie//Litt comparée italie//*paris arsenal 3645//Poème franco-italien sur l'antéchrist//franco-italien